Le pays le moins sûr du monde et ses facteurs de risque

Un classement sans appel : l’Afghanistan s’est vu attribuer, en 2023, la dernière place de l’indice de sécurité mondial. Ce résultat, fruit d’évaluations méthodiques, s’appuie sur des critères précis : homicides en série, instabilité politique tenace, conflits à répétition et défaillances sanitaires majeures.

Le rapport du World Population Review dresse une cartographie sans fard : Afrique centrale et Moyen-Orient voient certains de leurs pays s’installer durablement en bas de tableau. Malgré la multiplication des alertes sécurité lancées par les gouvernements, d’importants écarts de risque subsistent entre territoires.

Comprendre les critères qui définissent la sécurité d’un pays

Évaluer ce que recouvre la notion de sécurité pour un pays requiert de jongler avec une pluralité d’indicateurs interconnectés. Les classements internationaux, à l’image du Global Peace Index conçu par l’Institute for Economics and Peace, dépassent la simple addition de chiffres relatifs à la criminalité. Ils prennent en compte la solidité de la gouvernance, la fréquence des conflits, le niveau de militarisation et l’état des infrastructures de santé.

HelloSafe, par exemple, élabore chaque année un index de sûreté de voyage s’appuyant sur 35 critères répartis en cinq grands domaines. Les données extraites de l’ONU et de la Banque mondiale permettent d’offrir une vision globale et détaillée. D’autres acteurs comme Safeture et Riskline croisent leurs expertises pour affiner l’analyse des risques spécifiques à chaque territoire.

Pour éclairer ces évaluations, voici les principales catégories retenues :

  • Taux de criminalité : agressions, homicides, délits violents.
  • Stabilité politique : solidité des institutions, risques de coup d’État, guerres civiles.
  • Risques sanitaires : capacité des hôpitaux, disponibilité des soins, propagation des épidémies.
  • Exposition aux catastrophes naturelles : séismes, inondations, sécheresses.
  • Militarisation et conflits : effectifs militaires, budgets alloués à la défense, conflits actifs.

Cette diversité de critères autorise une lecture plus fine des risques et met en évidence les écarts entre destinations sûres et zones à éviter. La hiérarchie des pays varie en fonction de la pondération attribuée à chaque facteur, mais une constante se dégage : les États qui conjuguent faible criminalité, stabilité politique et vulnérabilité réduite aux catastrophes naturelles se hissent systématiquement en haut des classements mondiaux.

Quels sont aujourd’hui les pays les plus dangereux et les plus sûrs pour voyager ?

À la lecture du dernier classement pays publié par HelloSafe et le Global Peace Index, la géographie de la sécurité mondiale se dessine clairement. L’Islande s’impose sans conteste comme la référence en matière de sécurité. Singapour et le Danemark lui emboîtent le pas, illustrant la capacité de certains États à conjuguer stabilité, efficacité institutionnelle et gestion prévoyante des risques. L’Europe confirme son avance avec la Suisse, le Bhoutan, le Qatar et les Pays-Bas, tous régulièrement cités parmi les destinations sûres.

À l’opposé, la liste des destinations les moins sûres regroupe des États durement touchés par les conflits armés, la criminalité galopante et la fragilité institutionnelle. Haïti occupe la tête de ce classement sombre, victime d’une insécurité endémique et d’un système public à bout de souffle. Suivent le Venezuela, la Syrie, l’Afghanistan, le Myanmar, le Pakistan, le Soudan, la République Démocratique du Congo, le Yémen et le Burkina Faso.

En Amérique latine, le Paraguay et l’Uruguay parviennent à maintenir un niveau de sécurité honorable, alors que la Colombie, le Mexique ou le Venezuela enregistrent des taux d’homicides et d’enlèvements alarmants. La guerre en Ukraine a fait chuter le pays, tout comme la Russie, dans les profondeurs du classement. La France reste marquée par un risque terroriste persistant, ce qui la place en retrait par rapport à ses voisins du nord.

Dans certaines métropoles, ces disparités sont encore plus flagrantes : Tijuana, Port-au-Prince, Guayaquil, Kaboul ou Lagos représentent des foyers urbains où la sécurité reste un défi quotidien, parfois insurmontable.

Poste frontière désertique sous un soleil intense avec gardes armés

Femmes en déplacement professionnel : pourquoi certains risques exigent une vigilance renforcée

Lorsque des femmes partent en déplacement professionnel dans certaines régions, les entreprises se trouvent confrontées à des risques souvent sous-évalués dans les études classiques. Au-delà des critères habituels comme la criminalité, la stabilité politique ou la qualité des soins médicaux, l’expérience de terrain impose une vigilance particulière pour les voyageuses.

Dans des pays tels que Haïti, le Venezuela, l’Afghanistan ou la République centrafricaine, les risques sanitaires s’ajoutent à une insécurité chronique. L’accès à des soins d’urgence reste très aléatoire : hôpitaux sous-équipés, ruptures de médicaments, absence de dispositifs fiables d’évacuation médicale. Ce manque de ressources, combiné à une criminalité élevée, complique la sécurité des femmes, surtout lors de déplacements nocturnes ou en cas de problème de santé.

Le contexte local peut accentuer la vulnérabilité. Dans certains pays, la présence de femmes étrangères en mission professionnelle surprend, amplifiant le risque de harcèlement, d’agression ou de difficultés à accéder à certains services. Des destinations comme la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Bangladesh, le Mali ou la Cisjordanie voient ces obstacles s’accumuler.

Avant de se rendre dans ces zones, il est judicieux de :

  • Planifier des solutions d’accès rapide à des soins médicaux fiables.
  • Analyser précisément les taux de criminalité et les risques sanitaires locaux.
  • Prévoir une assistance internationale capable d’intervenir rapidement en cas de besoin.

Les grilles de classement pays apportent une base de réflexion mais ne restituent pas toute la complexité des situations vécues par les femmes en déplacement professionnel. Prendre en compte le contexte local reste déterminant, surtout pour les missions dans certaines régions d’Afrique, d’Asie centrale ou du Proche-Orient.

Dans un monde où la sécurité ne se mesure jamais à l’aune d’un seul indicateur, chaque déplacement façonne une réalité singulière. Voyager, c’est aussi apprendre à lire entre les lignes des classements, à sentir la nuance derrière les chiffres, et parfois, à réinventer ses repères à chaque étape du parcours.

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